Alors qu’il y a à peine quelques années on aurait trouvé ridicule l’idée de déposer un moteur turbocompressé à six cylindres sous le capot d’une camionnette pleine grandeur, il s’agit maintenant d’une pratique courante. Et du côté de GMC, on a poussé l’exercice encore plus loin, c’est-à-dire que l’on ajoute un moteur turbocompressé à seulement quatre cylindres au sein de la gamme.
Il s’agit du tout premier véhicule de ce segment à proposer quelque chose de la sorte. Et nous avons été parmi les premiers en Amérique du Nord à en faire l’essai.
Un nouveau moteur
Sous le capot de sa version Elevation du GMC Sierra 1500 2019, on retrouve un bloc turbocompressé à quatre cylindres de 2,7 L. Celui-ci est lié à une boîte automatique à huit rapports. La puissance et le couple s’élèvent respectivement à 310 chevaux et 348 livres-pied. Sur papier, ces données sont plus que satisfaisantes.
Pour celui dont le Sierra servira comme simple véhicule de promenade, il pourrait s’agir d’une alternative intéressante. En revanche, pour le consommateur qui a besoin de transporter des masses élevées ou de remorquer de lourdes charges, il ne s’agit pas de l’idée du siècle bien qu’il puisse tirer jusqu’à 3 130 kilogrammes (6 900 livres) selon le constructeur. En effet, en étant fortement sollicitée, la turbocompression pourrait avoir tendance à vieillir prématurément et engendrer des coûts imprévus. Par prudence, il faudra s’assurer d’effectuer un entretien plus que rigoureux. Notons que la fiabilité à long terme de cette nouvelle motorisation demeure encore inconnue.
Pour une raison qui demeure abstraite, l’équipe de General Motors n’avait prévu aucun test de chargement ou de remorquage. Seulement une douce balade sur des routes de campagne et de banlieue au cours de laquelle on nous proposait un concours de photos. On est bien loin de l’utilisation faite par les acheteurs de ce type de véhicules! GMC aurait-il peur des réelles capacités de sa camionnette? On pourrait le croire…
Bref, lors des quelques kilomètres parcourus au volant du Sierra 1500 à quatre cylindres, on a constaté que ce moteur était suffisant… lorsque le pick-up ne travaillait pas. On s’imaginait difficilement cette motorisation être l’outil de travail principal d’un entrepreneur en construction ou d’un employé de la voirie. Comparativement aux versions dotées des V8, on a remarqué une certaine légèreté du train avant. Aussi, il faudra s’habituer à la sonorité qui est loin d’être celle à laquelle on s’attend d’un pick-up pleine grandeur.
Les autres moteurs demeurent
Entièrement renouvelé pour 2019, l’actuel Sierra peut évidemment abriter d’autres motorisations. En plus du V6 de 4,3 L de base, GMC propose un choix de deux V8 dont la cylindrée est de 5,3 L et de 6,2 L.
À l’instar de Ford qui offre depuis le printemps 2018 un V6 turbodiesel de 3,0 L, GMC a ajouté un six cylindres en ligne Duramax de 3,0 L. À cet effet, FCA vient tout juste de répliquer avec le V6 EcoDiesel de 3,0 L pour le Ram 1500.
Contrairement à Ford, aucun moteur turbocompressé à six cylindres ne figure au catalogue.
Économie de bouts de chandelle?
D’après Ressources naturelles Canada, le GMC Sierra à moteur à quatre cylindres consomme en moyenne 11,8 L/100 km. Certes, force est d’admettre que c’est inférieur à la cote du V8 de 5,3 L (13,5 L/100 km) et encore plus à celle du V8 de 6,2 L (13,9 L/100km). En revanche, bien qu’il est connu qu’un V8 qui dort ne consomme pas nécessairement plus qu’un tout petit bloc qui rame de toutes ses forces, la consommation du 2,7 litres pourrait se rapprocher dangereusement de celle des deux moteurs comptant deux fois plus de cylindres.
Un levier de vitesses comme dans le bon vieux temps
Contrairement à Ram qui a rejeté le levier de vitesses pour le remplacer par une bête roulette sur la planche de bord, Ford et General Motors n’ont pas osé tant de modernité. Situé sur la colonne de direction, celui des camionnettes pleine grandeur de General Motors est on ne peut plus traditionnel – et on aime ça comme ça! – comparativement à celui de Ford qui se trouve dans la console centrale.
Un pick-up fort au Canada
Bon an mal an, GMC vend, à quelques unités près, autant de Sierra au Canada que Chevrolet vend de Silverado. À titre d’exemple, Chevrolet a écoulé 55 000 Silverado au pays en 2018 alors que GMC a mis 53 500 camionnettes pleine grandeur sur la route. L’année d’avant, GMC avait mérité la première place avec 62 000 exemplaires contre 59 000 pour Chevrolet. Or, cette tendance et ce si petit écart dans les chiffres de ventes de ces deux marques sont propres au Canada. Si l’on jette un coup d’œil au marché américain, on apprend que Chevrolet a vendu entre 575 000 et 585 000 Silverado alors que chez GMC, les ventes n’ont pas dépassé 222 000 unités en ce qui concerne le Sierra.
Un système d’infodivertissement
Compatible avec Apple CarPlay et Android Auto, le système d’infodivertissement du GMC Sierra 1500 Elevation 2019 est très simple à manipuler. Toutes les commandes sont faciles d’accès et les menus clairement détaillés. Toutefois, il serait difficile d’établir le classement des meilleurs systèmes d’infodivertissement chez les camionnettes pleine grandeur américaines puisque Uconnect et SYNC 3 brillent également par leur facilité d’utilisation et leur efficacité.
En bref
Si le Sierra muni du bloc à quatre cylindres vous interpelle, remettez en question vos besoins – ou vos désirs. En effet, il serait bien possible qu’une camionnette intermédiaire, comme le Chevrolet Colorado ou le GMC Canyon, équipée du V6 de 3,6 L, réponde entièrement à vos besoins. Posez-vous la question. En plus d’avoir entre les mains un véhicule maintes fois plus agile, vous aurez, pour un prix inférieur, des capacités comparables.