Commercialisé de 2013 à 2022, le Chevrolet Trax original a terminé sa longue carrière en queue de poisson, se faisant éclipser par le nouveau Trailblazer et l’ensemble des autres petits utilitaires présents sur le marché. Après une pause d’un an, ce modèle mal-aimé revient complètement transformé et, n’eut été le nom, on pourrait facilement croire qu’il s’agit d’un tout autre véhicule.
Avant que les premiers exemplaires arrivent chez les concessionnaires cet été, en provenance de Corée, Le Guide de l’auto a pu découvrir le Chevrolet Trax 2024 dans son milieu naturel qu’est la ville et sur les belles routes de la province qui longent le fleuve Saint-Laurent.
Traction seulement
Le nouveau Trax se décline en cinq versions – LS, 1RS, LT, 2RS et ACTIV – et toutes sont à traction exclusivement. Chevrolet a pris cette décision en raison de la présence du Trailblazer, qui offre l’option d’un rouage intégral, et pour donner un remplaçant plus moderne et plus polyvalent à la défunte Cruze, qui était disponible en formats berline et à hayon.
La compagnie change donc un peu la vocation du Trax en s’attaquant directement à des modèles comme les Nissan Kicks, Hyundai Venue et Kia Soul. Affiché à partir de 24 498 $, transport et préparation inclus, c’est un nouveau produit d’entrée de gamme aussi abordable que l’ancien, mais franchement plus attrayant.
Mini Blazer
Le Chevrolet Trax 2024 s’inspire visuellement du Blazer et lui ressemble même davantage que le Trailblazer, surtout à l’avant. Son allure est beaucoup plus agressive et athlétique que celle du rondelet Trax des années antérieures, accentuée par une silhouette allongée (+279 mm), abaissée (-88 mm) et élargie (+51 mm). Les designers ont bien fait leur travail dans l’ensemble et ils ont osé un peu plus au niveau du style des feux arrière. Des phares à DEL sont inclus de série.
Des roues de 17 à 19 pouces sont disponibles (en acier sur le Trax LS, hélas) et chaque version reçoit un traitement différent. Les 1RS et 2RS se veulent plus sportives. Quant à la nouvelle version ACTIV, que vous voyez ici sur les images, elle se caractérise par des accents de calandre chromés, des roues noires exclusives et une similiplaque de protection à l’arrière. Un toit ouvrant est optionnel dans la plupart des cas et Chevrolet propose un choix de couleurs éclatantes, mais pas de combinaisons deux tons comme on en voit chez certains concurrents.
Habitacle spacieux et résolument moderne
Le fait d’avoir étiré autant le Trax donne par ailleurs un habitacle nettement plus spacieux. Les places avant sont accommodantes et, même quand elles sont reculées pour un adulte de grande taille, il reste un bon espace pour les jambes à l’arrière. Il faut savoir que le dégagement à cet endroit a été accru de 76 mm.
En outre, le plancher plat sera bien apprécié par le passager du milieu. Pour la tête, c’est plus restreint, sauf pour un enfant, bien sûr. Le confort des sièges est adéquat, dommage que celui du passager avant ne se replie pas comme dans le Trailblazer. Quant au coffre, le volume de 725 litres est le meilleur de la catégorie et on obtient jusqu’à 1 532 litres en rabattant les dossiers, soit 161 de plus qu’avant.
Revenons à l’avant, où l’interface de commande est drôlement plus au goût du jour. Les Trax LS et 1RS ont des cadrans analogiques et un écran de 3,5 pouces derrière le volant, mais les autres possèdent un affichage numérique personnalisable de 8 pouces. Bien honnêtement, c’est possible de s’en passer. L’écran central tactile, 8 ou 11 pouces selon la déclinaison, est relativement facile d’accès et bien orienté vers le conducteur pour une utilisation conviviale. Le système multimédia est clair et efficace également.
L’équipement de série comprend Android Auto et Apple CarPlay sans fil, des sièges avant chauffants, deux ports USB et un régulateur de vitesse (qui devient adaptatif plus haut dans la gamme). N’oublions pas les dispositifs de sécurité tels que l’alerte de collision avant avec détection des piétons, le freinage d’urgence automatique et l’aide au maintien dans la voie.
Pour 1 500 $ supplémentaires, le Trax 1RS (25 998 $ tout inclus) obtiendra de superbes jantes en alliage de 18 pouces, un volant et des rétroviseurs chauffants ainsi qu’un démarreur à distance. C’est sans doute l’achat le plus judicieux dans la gamme. D’ailleurs, Chevrolet s’attend à ce qu’il représente la moitié des ventes.
Trois cylindres
Comment est la conduite du nouveau Chevrolet Trax 2024? Eh bien, à notre grand regret, le moteur turbo à 4 cylindres de 1,4 litre (155 chevaux, 177 lb-pi) de l’ancienne génération a été remplacé par le même 3 cylindres turbocompressé de 1,2 litre que dans le Trailblazer de base. La vivacité à bas régime et la flexibilité que procure son couple de 162 lb-pi font plaisir, mais ses 137 chevaux ont vite atteint leur limite, tel que constaté dans certaines côtes abruptes de Charlevoix.
Merci toutefois à Chevrolet d’avoir gardé (et amélioré) la boîte automatique à 6 rapports du Trax au lieu de transplanter sa CVT. La première n’est pas parfaite, notamment pour rétrograder à temps, mais on la préfère incontestablement à la seconde.
À propos de la consommation d’essence, elle a diminué, du moins sur papier : 7,9 L/100 km selon Ressources naturelles Canada. Notre modèle d’essai a pu faire un peu mieux qu’annoncé sur l’autoroute, mais la moyenne enregistrée au terme de l’exercice se rapprochait pas mal de celle de l’ancien moteur, soit 8,6 L/100 km. La preuve que l’on ne gagne pas toujours en éliminant des cylindres…
Pour le reste, la position de conduite et le centre de gravité abaissés ainsi que l’insonorisation améliorée méritent d’être soulignés. En revanche, la visibilité arrière est déficiente et la longueur accrue du véhicule ne le rend pas aussi maniable que ses principaux adversaires, surtout dans les virages serrés. Une direction plus nerveuse serait souhaitable. Le roulement ferme et la qualité des matériaux reflètent son statut, bien que les designers aient pris le soin de jouer avec les textures à certains endroits.
Le Trax 2024, un bon achat?
Chevrolet s’attend à ce que le nouveau Trax devienne son troisième plus gros vendeur derrière le Silverado et l’Equinox. Très abordable, il saura certes convaincre beaucoup de premiers acheteurs, des gens prêts à échanger leur voiture ou d’autres qui se tourneraient autrement vers des véhicules d’occasion afin d’économiser. À ce propos, on voit mal la pertinence de dépenser 30 798 $ pour une version haut de gamme 2RS ou ACTIV, surtout considérant le moteur sous le capot et l’absence d’un rouage intégral.
Le Trax 2.0 est à des années-lumière du premier et une espèce de Cruze 3.0 à l’ère des multisegments urbains. Débordant de style, plus spacieux que ses semblables et assez bien équipé, il a de quoi plaire à la clientèle visée et connaître du succès. En espérant que la fiabilité soit au rendez-vous cette fois.