Chevrolet a récemment fait plaisir aux amateurs de conduite hors route en ajoutant une version ZR2 à sa populaire camionnette pleine grandeur Silverado.
Comme c’est le cas pour son Colorado ZR2, le constructeur a de nouveau fait appel à l’entreprise canadienne Multimatic pour assembler une suspension spécialement pour celui-ci, en plus de lui donner une panoplie de composantes robustes pour rivaliser avec les Ford F-150 Raptor et Ram 1500 TRX de ce monde.
Le Guide de l’auto a pris la route pour le désert de la Californie, plus précisément dans la région du parc national de Joshua pour faire l’essai du Chevrolet Silverado ZR2 2022.
Ça gronde sous le capot
Pendant que les moteurs à aimants et les kilowatts-heures envahissent l’industrie automobile, il fait bon parfois de savoir qu’un moteur comme le V8 6,2 L est toujours vivant (et populaire) chez GM. Et c’est ce moteur qui a été élu pour animer la déclinaison ZR2 du Silverado 2022.
Loin de dire que l’électrification et la conduite hors route ne sont pas compatibles (voir notre essai du GMC Hummer EV), la sonorité et la robustesse du V8 offrent une expérience unique en soi dans le Silverado. Inutile de rappeler que les 420 chevaux et 460 lb-pi de couple sont amplement suffisants pour mouvoir ce camion pleine grandeur. Et même si des rivaux comme le Ram 1500 TRX et le Ford F-150 Raptor poussent la note sur ce plan, l’ancêtre mécanique de GM offre une fiabilité incomparable – une qualité prisée par les adeptes de conduite hors route.
Le moteur est jumelé à une transmission automatique à 10 rapports, raccordé au système 4x4 composé d’une boite de transfert Autotrac à deux vitesses et des différentiels à verrouillables électroniques à l’avant et à l’arrière.
Redoutables habiletés hors route
La suspension Multimatic DSSV (qui signifie Dynamic Suspensions Spool Valve) est la pièce de résistance de l’arsenal du ZR2. En gros, un amortisseur traditionnel force un piston à travers une chambre remplie de liquide hydraulique pressurisé. Des orifices dans le piston ainsi que des cales contrôlent la vitesse à laquelle le piston voyage dans la chambre. Avec la technologie DSSV, une série de soupapes contrôlent le liquide dans des chambres séparées à l’intérieur de l’amortisseur, permettant ainsi une modulation précise du comportement de celui-ci selon le mode de conduite adopté.
Une série de composantes additionnelles se joignent à cette suspension, dont des plaques de protection avant, une garde au sol rehaussée à 11,2 pouces, des pneumatiques de 33 pouces et une série de modes de conduite spécifiques à la conduite hors route. Les angles d’approche et de départ sont respectivement de 32,8 degrés et de 23,3 degrés.
Il fut un temps où la conduite hors route était particulièrement angoissante pour certains, que ce soit l’expérience cahoteuse en soi, ou cette peur de rester coincé. Le ZR2 semble rendre la conduite hors route facile. Les différentiels verrouillables à l’avant et à l’arrière donnent la capacité au ZR2 de surmonter les obstacles les plus abrupts – et en le faisant comme s’il sortait d’un stationnement souterrain.
Le débattement de la suspension est prêt pour les gros dénivellements. Les modes de conduite comme « off-road » et « terrain » donnent également des calibrages spécifiques à la suspension pour qu’elle effectue son travail.
Pour anticiper ce que le sentier réserve au conducteur, une série de caméras offrent des vues de toute part à l’avant, sur les côtés comme à l’arrière. Par contre, celles-ci se désactivent à partir de 16 km/h, ce qui peut être gênant lorsque la conduite sur sentier va à vitesse variable.
À haute vitesse, le confort pour les passagers est fort surprenant, même en dépassant les 100 km/h en plein désert. On doit ceci à la rapidité de réaction de la suspension qui amortit non seulement les imperfections, mais qui garde également le camion sur sa trajectoire, même après un imprévu.
Une conduite sur route confortable, mais pas sans compromis
On vante les capacités du Silverado ZR2 et de sa suspension comme offrant le meilleur des deux mondes, soit les meilleures capacités hors route et une conduite sur route parée au quotidien. Or, une fois sur les routes sinueuses de la Californie, le Silverado s’est montré très confortable, peut-être même un peu trop confortable. Il faut dire que la suspension, bien qu’elle soit rapide à réagir, peine parfois à contenir l’effet de roulis en début de virage.
Cette expérience conduite se déroule dans le nouveau design intérieur du Silverado qui est franchement amélioré. Oui, les sièges offrent un confort (et un soutien) supérieur pour ces longues journées sur sentier, mais l’ergonomie et la finition ont été franchement améliorées.
Le tableau de bord est dominé par un gros écran tactile de 13,4 pouces. Un bloc d’instruments configurable de 12,3 pouces est également positionné derrière le volant. Il est difficile de reprocher quoi que ce soit au système d’infodivertissement – il est diablement intuitif, clair et rapide. Qui plus est, les ingénieurs ont pris soin de laisser une série de leviers analogiques sous cet écran pour contrôler des systèmes sur route et hors routes comme les différentiels verrouillables sans devoir éplucher des menus pour les activer.
Le Chevrolet Silverado ZR2 pousse les limites du camion plein format en hors route, en offrant un bon mélange de tradition et de nouelles technologies dans un camion compétent qui est peut-être plus discret au chapitre du style et de la puissance que ses rivaux, mais au prix de départ tout de même attrayant de 75 248 $.